« Le dieu Bonheur Pour en finir avec le jugement de dieu »

7 44

Texte : Élisabeth Chabuel
Voix : Natacha Dubois et Laura Lantez
Guitare électrique : Clément Combes

Le spectacle : un récital-concert

J’entends l’histoire. L’enfant, La mère, Le père, Les parents les amis. Elisabeth Chabuel met en poésie les souvenirs de sa mère, enfant à Vassieux en Vercors pendant les évènements de juillet 1944. La génération suivante – Natacha Dubois, Laura Lantez et Clément Combes – donne voix à nouveau à ces bribes de souvenirs reconstruits. 7 44 est un travail sur la mémoire, le passage de cette mémoire. Deux comédiennes et un musicien pour plonger le public dans le passé. Cette lecture et l’univers musical créé emportent le spectateur dans une sorte de voyage initiatique à la manière du Dead Man de Jim Jarmuch.

Note d’intention

7 44 est un travail sur la mémoire. Les souvenirs surgissent et disparaissent. Dire l’impossibilité de… et puis dire que tout à coup, nécessité de dire.

C’est à partir des souvenirs de sa mère enfant à Vassieux en Vercors en juillet 1944, que Elisabeth Chabuel a écrit 7 44 : « la famille a dû quitter sa maison, pour se cacher dans les bois. Je voulais me représenter leur survie, sachant qu’ils se sentaient traqués, donc perpétuellement sous l’emprise de la peur. »

Parler de la guerre, mais aussi parler de la survie humaine. « Comment nous avons survécu ? », raconte l’enfant devenue mère à sa fille. Et la fille écrit.

Une génération plus loin encore, nous, orateurs de nouveau (deux voix qui lisent et une guitare électrique), petits-enfants de l’enfant qui raconte ces souvenirs. Nous, devenus conteurs, cherchons comment dire une fois encore, que faire de ces souvenirs devenus mots.

Proposer une lecture musicale de ces bribes de souvenirs reconstruits permet à celui qui écoute d’être de nouveau celui à qui l’on raconte. Retransmettre. Donner de nouveau l’oralité à ces souvenirs. Passer les mots de bouches à oreilles. Deux comédiennes et un musicien pour plonger dans le passé : comment avons-nous survécu, nous humanité ? Et entendre l’écho : comment survivrons-nous ? Cette lecture et l’univers musical que nous avons créés emportent le spectateur dans une sorte de voyage initiatique à la manière du Dead Man de Jim Jarmuch.

« Où sommes-nous ? où allons-nous ? Est-ce la vie ? la mort ? »

Le texte est écrit comme un journal, chaque page/ un jour/ une date/ un texte qui enlève un peu la poussière sur le souvenir/ la nuit qui saupoudre quelques grains d’amnésie/ et la parole toujours découvre un peu plus le souvenir/ le groupe : « La mère L’enfant Les parents les amis Le père » ont avancé un peu encore, se sont enfoncés un peu plus loin dans les bois du maquis.

Natacha Dubois


« Le dieu Bonheur Pour en finir avec le jugement de dieu »